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Chemins d'ombre et de lumière
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Chemins d'ombre et de lumière
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13 décembre 2014

Un conte

J'aime beaucoup les contes. Par eux véhiculent des enseignements, une sagesse qui éclaire les méandres de notre chemin.

Voici celui que je viens de découvrir au hasard de mes lectures. Il m'a touchée, montrant à quel point le rendement et l'efficacité si chers à notre société de consommation ne sont pas les valeurs qui embellissent la vie....c'est rassurant quand nos corps vieillissants  nous ralentissent, et parfois nous trahissent !

 

Le vieux seau

Il y avait, dans la province de Sashan, un monastère zen perdu dans la campagne, où les moines menaient une vie paisible à l’écart du monde.

Et tous les jours, le moine cellérier prenait sa canne de bambou au bout de laquelle il y avait deux seaux, et il partait jusqu’à la rivière. Trois heures de marche à l’aller, il puisait l’eau pour le monastère, et trois heures de marche au retour.

L’un de ces grands seaux était très, très âgé ; il était vieux, fêlé, troué, le bois avait été mangé par le temps. Le deuxième seau, lui, était tout neuf, parfait.

Or, un après midi, lorsque sous l’auvent du temple le moine se reposait pendant la sieste, il entendit le vieux seau se plaindre : « je suis vieux, je suis fragile, je suis fêlé, je ne sers à rien, ou tout du moins à pas grand-chose ! Toi, dit-il en regardant le seau tout neuf, quand nous rentrons au monastère tu es plein d’eau, jusqu’à ras bord. Alors que moi, avec mes fêlures, mes fuites, mes trous, mes imperfections, j’arrive au mieux à moitié plein. Sans doute ne suis-je que déception pour les moines, bientôt ils se débarrasseront de moi. »

En entendant ces paroles, le moine fut pris de compassion. Il décida de prendre le vieux seau et de faire le chemin vers la rivière avec lui. « Viens, j’ai quelque chose à te montrer. »

En marchant, il lui dit : « Tu vois le côté opposé du sentier, celui qu’on emprunte lorsqu’on revient de la rivière, celui qui au retour de la rivière est de ton côté, celui sur lequel tu perds plus de la moitié de ton eau, où tu fuis, par ta fragilité. Regarde bien, c’est le côté du chemin qui est fleuri. »

Et le seau devint fier et heureux de ses fragilités.

Vous n’imaginez pas à quel point nos fragilités peuvent être pleines de lumière, pleines de floraisons.

 

Conte de Frédérico Dainin Jôkô

 

fleurs_au_bord_du_chemin

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Commentaires
M
Bonsoir Dany,<br /> <br /> Merci pour ce joli conte, qui nous conte qu'on compte à tout âge, d'une façon différente... Je l'avais entendu conter cet été, au parc du Verger je crois; peut-être Gustave le re-connaitra également... A bientôt j'espère
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